Douce animosité | Gwendoline & Estelle

Douce animosité

Estelle n’avait pas passé une bonne journée, en même temps, c’était rarement le cas. Les cours l’ennuyaient, et tout ce qu’elle pouvait faire, c’était attendre que le temps passe, puis vaquer à ses occupations. Elles n’étaient pas nombreuses, c’était un fait, mais c’était toujours mieux que d’écouter les profs raconter elle ne savait trop quoi, comme si cela allait leur servir, c’était sûr et certain que non. Mais elle n’avait pas le choix, et elle était forcée d’être présente en classe et d’écouter ce qu’il se passait, histoire d’avoir une moyenne pas trop minable, quand bien même ce n’était pas comme si ses parents s’en souciaient, puisqu’ils l’avaient abandonnée. Il y avait bien sa « mère adoptive » mais Estelle ne s’en souciait pas vraiment.

Mais bon, la journée était à présent terminée, et elle allait avoir le loisir de se détendre un peu, ce ne serait pas du luxe. Elle ne savait pas encore ce qu’elle allait faire, mais pour commencer, elle se sentait tenter par un bon bain chaud, elle avait besoin de se reposer, de prendre soin d’elle surtout. C’était quelque chose qu’elle aimait, parce qu’elle savait qu’elle avait la chance d’avoir un physique très avantageux, et il fallait donc qu’elle en prenne soin. Elle se servait de son physique pour beaucoup de choses. Notamment pour prendre le dessus sur les autres, faire complexer les autres filles, charmer les garçons pour avoir ce qu’elle voulait, ou alors prendre du bon temps… cela pouvait lui donner beaucoup d’avantages, alors elle en usait encore et encore, et elle ne voyait aucun mal à cela.

Alors qu’elle s’apprêtait à rejoindre son dortoir, quelqu’un la bouscula, ce qui eut le don de l’énerver. Elle se fichait que cette personne l’ait fait exprès ou pas, elle allait passer ses nerfs sur cette dite personne. Et en plus de cela, il s’agissait de Gwendoline, une fille qu’Estelle ne portait pas dans son cœur. Elle ne servait à rien, elle était renfermée sur elle-même, et en plus, elle sortait avec un mec avec qui elle ne pouvait rien faire sinon il allait la tuer, c’était d’un ridicule…

« Tu peux pas regarder où tu marches ? »

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Douce animosité

Estelle était loin d’être une fille généreuse et altruiste, elle se plaisait plutôt à mépriser et humilier les autres. Après tout, c’était bien plus amusant pour elle. Pour cette fois, ça tombait sur cette fille, Gwendoline Patras. Elle comme une autre, ce n’était pas très important pour Estelle. Même si elle reconnaissait que c’était facile de s’en prendre à elle, car elle était complètement insignifiante. Et il y avait beaucoup de points sur lesquels il était facile de la piquer, comme sa relation amoureuse. Enfin, si on pouvait appeler ça une relation. Tout le monde savait qu’elle ne pouvait pas avoir de contact physique avec son copain, et Estelle trouvait cela absolument pathétique. Autant rester seul. Estelle n’était pas la seule à trouver leur relation ridicule, mais elle ne se gênait jamais pour le dire.

En tout cas, elle ne comptait absolument pas s’excuser. Ce n’était pas à elle de le faire. Qu’elle soit en tort ou non ne changeait rien. La jeune femme ne s’excuserait pas. Elle ne le faisait jamais, parce qu’elle estimait ne rien devoir aux autres, c’était l’inverse. Elle était déjà bien sympa de lui adresser la parole, même si ce n’était pas de manière très sympathique. Mais on ne pouvait pas tout avoir, et Estelle aimait se dire qu’elle était une princesse, et qu’elle devait donc être traitée comme telle. Ni plus ni moins, et elle se fichait de l’avis des jaloux. Cela ne valait rien pour elle.

« Ouais ouais, désolé. Mais t'aurais pu faire attention aussi hein. »

Ce n’était pas à elle de faire attention. Et d’ailleurs, elle était surprise qu’elle lui réponde. Estelle savait que Gwendoline pouvait être dangereuse, mais elle n’avait pas peur d’elle. Il ne fallait pas exagérer. Elle lui adresse un sourire narquois, et la toisa du regard, tout en posant une main sur sa hanche. Sans avoir aucune intention de l’aider d’une manière ou d’une autre.

« Pourquoi je ferai attention à quelque chose d’aussi insignifiante que toi ? »

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